Récemment, j’ai parlé du modèle de relation amoureuse qui est souvent prévalent chez les nomades digitaux : les relations H24. Il s’agit donc de 2 personnes qui font le tour du monde ensemble, qui sont pour la plupart des travailleurs indépendants en ligne et qui, après quelques mois, ont bien souvent passé plus de temps ensemble que d’autres couples en 5 ans.
Les familles d’expats
Comme souvent dans ce blog, la raison pour laquelle j’ai décidé d’écrire cet article est mon travail. Encore plus souvent qu’avec les nomades digitaux, je travaille avec des expats, c’est-à-dire des gens qui sont vivent et travaillent dans un endroit fixe à l’étranger pour quelques années. Chez ces clients, il existe une forme de relation qui, d’un côté est souvent présente et d’un autre côté mène souvent au conflit : le partage classique (mais involontaire) des rôles dans les familles d’expats.
Souvent, une seule personne du couple travaille, l’autre ne peut (ou ne veut pas) travailler sur place et s’occupe donc de la maison et des enfants. Ce n’est pas forcement simple à gérer dans un couple. En plus de la répartition classique des rôles à la maison, il arrive souvent chez les familles d’expats que le chômage du partenaire n’arrive pas toujours de manière involontaire. Les amis et la famille sont loin, cela prend du temps de construire un réseau social et la carrière est mise en standby pour l’instant. Et tout ça pour la durée entière de l’expatriation. Même si cela a été décidé ensemble à l’époque, ce n’est pas forcement simple à gérer au quotidien.
Problèmes typiques des familles d’expats
C’est d’ailleurs exactement ce qui est arrivé à une cliente à moi. Elle a toujours beaucoup aimé l’idée d’aller vivre à l’étranger. Son mari a reçu une offre de travail très alléchante dans un pays qu’elle a depuis toujours trouvé fascinant. A ce moment, c’est même elle qui est la force moteur pour leur expatriation car son mari a plus de réticences. Leur premier enfant était encore tout petit et le second n’allait pas tarder à suivre. La famille a donc déménagé pour qu’il puisse accepter l’offre de travail. Elle s’est lancée à corps perdu dans ses nouvelles responsabilités, les enfants et la maison. Entretemps, les enfants sont un peu plus grands et plus autonomes, la famille habite toujours à l’étranger car le mari a fait carrière dans sa nouvelle entreprise, après la première offre de travail est arrivée une deuxième offre encore plus alléchante. Par conséquence, il passe peu de temps à la maison. Et ce pays fascinant et nouveau ? Il s’est révélé beaucoup plus difficile d’y vivre que ce que la famille imaginait au début de l’aventure. Il est moins accueillant et ouvert, bien plus « différent » qu’il n’y parait. Alors oui, c’est simple de parler de la pluie et du beau temps avec les voisins. Mais de vrais amitiés ? Des gens qui les comprennent ? Rien à l’horizon de ce côté-là. Tout ça n’aide pas vraiment à ce que les choses se passent bien au sein du couple, bien au contraire. Quand il rentre du travail il est fatigué, alors qu’au contraire, elle est contente de pouvoir enfin parler avec un adulte et de passer du temps avec son mari. C’est une situation familière pour beaucoup de couples et de familles. Mais quand on habite à l’étranger en tant que famille expat, sans réseaux sociaux développés, sans une communauté autour de soi, sans ses amis, sans sa famille, c’est un défi un peu plus compliqué à surmonter. Il n’est pas rare que ce soit la raison pour laquelle ces personnes me contactent.
D’autres problèmes viennent souvent s’ajouter, des symptômes dépressifs ou des angoisses se sont développées, le contact avec la famille restée à la maison est compliqué (« De quoi tu te plains ? Tu as une belle maison, de l’argent, des enfants géniaux, que veux-tu de plus ? ») ou les problèmes de couple se sont envenimées de telle manière qu’une communication ou une discussion rationnelles ne sont plus envisageables.
Familles d’expat en crise – et maintenant ?
La première chose à faire est de faire un diagnostic de la situation. Il s’agit ensuite de mettre en place, petits pas par petits pas, des changements bien concrets. Cela peut se passer au travers de nouveaux hobbies, la construction ou le développement du réseau social environnant, le renforcement de de la confiance en soi-même ou travailler sur d’autres symptômes psychologiques. Des conversations avec le partenaire en fait également presque toujours partie. Des fois il s’agit de repartir les rôles de manière un peu de manière différente, des fois il s’agit de passer des soirées ensemble, sans travail, télévision ou enfants dans la même pièce. Et oui, des fois il s’agit même de se poser des questions sur son style de vie et de chercher de toute nouvelles solutions aux problèmes.
Il n’existe pas de solution miracle, chaque situation est différente. Mais une conversation avec une personne externe à la situation et neutre, avec un.e thérapeute qui est au courant des problèmes et du quotidien que vivent les expats est déjà un bon début.
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Ressentez-vous peut-être exactement la même chose et vous vous dites qu’il serait temps de faire changer les choses ? Contactez-moi, je vous aiderai avec plaisir !