Beaucoup de mes clients qui consultent en ligne vivent à l’étranger. Certains dans le cadre d’une mission à l’étranger, d’autres accompagnant leur partenaire et d’autres encore par désir d’explorer le monde. Pour beaucoup, c’est un déménagement temporaire, pour d’autres, c’est un déménagement définitif. Mais pour tous, c’est bien plus que de longues vacances. Un tel déménagement peut être excitant, passionnant, stimulant, épuisant, frustrant et bien plus encore. Il exige une adaptation à une autre culture et amène presque toujours à se sentir désorienté, communément appelée « choc culturel ».

En route vers une nouvelle culture
Alors que le monde devient de plus en plus mobile et que de plus en plus de gens pensent à déménager ou l’ont déjà fait, j’ai pensé qu’il pourrait être intéressant de donner un bref aperçu du sujet de l’adaptation culturelle et de partager quelques conseils sur la manière de gérer avec succès les expériences à la fois terribles et merveilleuses de la vie dans un autre pays.
Kalervo Oberg a introduit l’idée de l’adaptation culturelle et du choc culturel en 1954 et elle a été beaucoup étudiée et théorisée depuis lors. Bien qu’il existe différentes théories et modèles d’adaptation culturelle, voici un modèle en quatre étapes, similaire à celui d’Oberg.
Les quatre phases de l’adaptation culturelle
Lune de miel – Tout ce qui concerne le nouveau pays et sa culture est intéressant et passionnant. Les différences sont perçues comme fascinantes et grande est la motivation d’apprendre, d’intégrer et de vivre la nouvelle culture.
Crise/Choc culturel – Stress et épuisement cognitif face à une nouvelle langue, une nouvelle nourriture, de nouvelles formes d’interaction et et tout ce qui se présente. Le fait de perdre ou de changer de rôle peut se produire/ Le choc des rôles résultant de la perte ou du changement d’un rôle social antérieur ou attendu peut également se produire. Les différences peuvent être agaçantes , le mal du pays prend plus de place et les petits problèmes peuvent sembler énormes.
Récupération – Cette phase comprend diverses réactions. Certaines personnes décident de s’installer dans un nouveau pays ou de rentrer chez elles. D’autres passent leur temps exclusivement dans une communauté de personnes partageant les mêmes idées, qu’il s’agisse de migrants issus de la même culture ou d’autres expatriés. Ces personnes évitent généralement d’en apprendre davantage sur la nouvelle culture, préférant les choses familières qui contribuent à rétablir un sentiment de stabilité et de liens . Cela peut être particulièrement vrai pour les migrants de la première génération. D’autres, en revanche, développent des stratégies pour surmonter les difficultés, peut-être par l’enseignement des langues, l’apprentissage de compétences pratiques et de résolution de problèmes ou une attitude ouverte et acceptant les défis. Ce dernier groupe peut apprendre à apprécier la culture et à voir les différences comme des défis amusants plutôt que comme des contrariétés (ennuis).
Adaptation – Se produit lorsqu’une personne dispose de moyens cohérents et fiables pour gérer les conflits et les différences ; elle peut éprouver alors un sentiment de transformation personnelle et d’identité biculturelle. L’image que la personne a d’elle-même a très probablement changé.
Il est important de savoir qu’il est tout à fait possible de sauter certaines phases du modèle.Il est également possible de faire plusieurs fois l’expérience de certains aspects et presque tout le monde fera des allers-retours entre les phases au fur et à mesure que de nouveaux défis se présenteront. Les choses ne sont pas figées et des difficultés peuvent encore survenir des années après le déménagement ou même lors du 2e ou 3e séjour à l’étranger.

Les phases d’adaptation culturelle selon Hofstede
Passons maintenant à quelques conseils pour une adaptation culturelle réussie!
1. La préparation
Commencez par vous renseigner sur l’endroit où vous allez. Découvrez la langue, les coutumes sociales et les conflits de valeurs ou de mode de vie les plus probables, ainsi que les défis auxquels vous serez confronté. Si vous déménagez pour un emploi, votre entreprise peut avoir un programme de formation pour vous aider, mais si vous le faites seul, renseignez-vous en ligne ou avec l’aide d’amis et de connaissances. Bien sûr, vous aurez encore des lacunes dans vos connaissances et il y aura des expériences difficiles/nouvelles, mais savoir, quand on rencontre une personne, s’il faut s’incliner ou se serrer la main, s’il est étrange ou normal que cette personne crache dans la rue ou que vous ayez besoin d’utiliser des toilettes accroupies vous aidera à éviter les malentendus et à savoir en général à quoi vous attendre et comment vous comporter.
2. Assurer les besoins fondamentaux
De la nourriture, de l’eau, un abri. À votre arrivée, découvrez comment vous pouvez satisfaire vos/besoins fondamentaux, car si ce n’est pas le cas , il vous sera beaucoup plus difficile de faire autre chose , comme rencontrer de nouvelles personnes, gérer le stress et intégrer de nouvelles idées dans votre nouvelle vie.
3. Reconnaître les phases
Connaître les étapes de l’adaptation culturelle et être conscient qu’il est normal de vivre des émotions et des ajustements difficiles peut aider. Écrivez une lettre à votre futur moi avant le déménagement pour encourager votre propre compassion pour vous-même et votre conscience. Après le déménagement, réfléchissez à votre situation et reconnaissez ce qui pourrait bientôt vous arriver et/ou réfléchissez à ce qui s’est déjà passé et à vos succès ou objectifs pour l’avenir.
4. Être patient
Il y a beaucoup à apprendre et à comprendre quand on se déplace et on ne peut pas tout faire en même temps. Reconnaissez-le et admettez qu’il est normal de faire des erreurs ou d’échouer parfois. Il est normal de prendre son temps et de ne pas tout comprendre immédiatement. Une liste d’objectifs réalisables et concrets peut vous aider à vous frayer un chemin dans le marais des tâches ou des nouvelles compétences.
5. Maintenir le contact
Peu importe que ce soit pour rester en contact avec sa famille et ses amis ou pour se faire de nouveaux amis dans son nouveau pays. Le fait d’être en contact avec les autres d’une manière qui vous convient vous aidera à vous sentir soutenu, heureux et stable.
Faites des plans concrets pour rester en contact et découvrez quel type de soutien différentes personnes peuvent vous offrir. S’il s’agit d’un problème de travail, votre mère sera probablement moins en mesure de vous aider, mais si vous avez besoin d’un petit coup de pouce pour votre estime de soi, elle est peut-être la personne qu’il vous faut. La rédaction d’un journal intime peut également être bénéfique.
6. Soyez clair et réaliste quant à vos objectifs
Ce point ne provient pas de la littérature sur le sujet, mais je pense qu’il est important de reconnaître que nous avons tous des objectifs différents lorsque nous voulons nous adapter ou nous installer dans un nouveau lieu.
Réfléchissez donc à vos objectifs et identifiez clairement ce que vous voulez réaliser et ce qui est réalisable.Faites- leur alors de la place ou faites des projets. Vous souhaitez avoir de nombreux amis locaux ou simplement des amis expatriés? Si vous voulez avoir beaucoup d’amis locaux, mais que vous êtes plutôt un ermite et un introverti, comment pouvez-vous quand même y arriver? Qu’allez-vous apprendre sur la langue, la culture et l’histoire? Si vous émigrez dans un pays où la langue est particulièrement difficile, quel est le niveau de connaissance et le délai appropriés? N’oubliez pas qu’il est possible d’ajuster si nécessaire les objectifs.
Si vous souhaitez en savoir plus sur l’adaptation culturelle, vous pouvez lire un résumé ici. Si vous souhaitez en savoir plus sur la cinquième phase qui fait référence au choc culturel au retour dans le pays d’origine, cliquez ici.
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Qu’est-ce qui vous a aidé lorsque vous avez déménagé? Quel est le malentendu culturel le plus drôle que vous ayez jamais vécu?
